douce matinée tranquille au coin du feu

Tovap est tranquillement assis près du feu, resserant et nouants les divers liens et longes des attelages, tout en fredonnant une chanson.
Couché a coté de lui, son chien préféré, Rum l'ecoute, le museau sur des pattes blessées dont le chef de clan a entouré le bout de sortes de petits chaussons pour les proteger de la glace.

Autour de lui, les autres chiens.
Dans son clan, les chiens font parti de la famille, ils ne dorment pas dehors mais dans une sorte de seconde yourte accolée a la leur.

J'ai la quequette qui colleuh... J'ai les bonbons qui font des bonds
J'ai la quequette qui colle, Dansons sur le pont d'Harhlignoooonnn.
Viens avec moi dans la clairièreeuuuh, tu verras de quoi elle a l'aireeeuuuh
Et si tu montes jusqu'au pommier tu pourras la toucheeeeer
Joyeuse comptine et farandoleeeuuh J'ai la quequette qui colleeuuh

bref le chef est de bonne humeur.

Senatig de son coté ne prêtait guère attention à la chansonnette de son époux tout à son ouvrage.
Elle confectionnait de nouveaux vêtements pour ses enfants et Tovap coupant,cousant,fixant des liens.Parant ces nouveaux atours de broderie à l'emblème du clan.

En cette matinée paisible elle savourait la quiétude du moment.Elle leva un instant le regard de sa tache et observa Tovap qui arrangeait les arnets de la meute.Rum les pattes bandées ne bougeait pas.

-Il faudra lui passer de l'onguent sur ses pattes;dit-elle d'un voix douce et posée.

-Mm, oui.
Son travail terminé, il se leva et alla chercher de l'onguent dans une petite boîte.
A l'approche de son maître, Rum commença à battre de la queue. Tovap s'accroupi et entreprit d'enlever les chaussettes de Rum, qui pris un malin plaisir à se mettre les quatres fers en l'air...
-Non Rum, pas de gratouilles pour l'instant.

Senatif acheva de coudre les derniers ornements sur la tunique de son époux et la tendit devant elle pour juger de son travail.
Elle semblait satisfaite de son ouvrage et hocha la tête.

-Un bel habit pour un grand homme!déclara-t-elle.

Elle remarqua de son oeil expert,qu'une des coutures ne tenaient pas très bien et s'afféra à la recoudre comme il faut.Après quelques instants elle la brandit encore une fois devant elle.

-Voilà qui est beaucoup mieux.Parfaite,elle est parfaite!Qu'en dis-tu?

http://www.mccord-museum.qc.ca/ObjView/ME930.1.25-P1.jpg

Tovap se retourna à la question de sa femme, regarda la tunique.
Il souri à la remarque de Senatig.
-Oui elle est parfaite.

Il se leva, embrassa sa femme, puis se retourna et prodigua les soins à son chien.

Senatig plia consciencieusement la tunique qu'elle venait de terminer et la rangea dans une malle avec les autres vêtements de son époux.

-Voilà une bonne chose de faite.Pour celles des enfants je verrais ça plus tard.

Elle s'afféra à remettre un peu d'ordre dans la yourte vu que quelques effets personnels de ses enfants trainaient si et là.Cependant elle semblait préoccuper par quelque chose et se décida à parler...

-Tovap,je sais que cela ne t'enchante guère de gagner la citée de Keldun,mais je veux que nos enfants connaissent autre chose que l'enfer glacé des plaines.Peux-tu le comprendre?

-Bien sûr que je peux le comprendre. Mais cette idée de me fixer ne me plait pas. Je fais ça pour toi et les enfants. Je suis un chasseur. Et les environs n'on pas l'air trés giboyeux. Tu le sait comme moi, notre clan s'est toujours installé dans des coins suffisamment prolifiques en animaux pour nous nourrir et nous vêtir. Comment faire ici? Travailler? Je tiens à ma liberté de cahsseur...

Senatig sembla tout à coup s'assombrir aux paroles de son époux.Son habituel sourire venait de fondre comme neige au soleil.Elle savait qu'il réagirait de la sorte qu'il faisait l'effort pour elle et leurs enfants mais nullement pour lui.
Puis se reprenant elle s'approcha de lui et posa une main sur l'épaule de Tovap,le regardant droit dans les yeux,amoureusement.

-Tovap peut-être serait-il bon pour le clan une fois arrivé là-bas que j'ouvre un commence.Ainsi tu pourrais te consacrer à la chasse ou tout autre activité qu'il te plaira.
Je ne veux pas rester cantonnée dans nos yourtes comme mère l'a fait.J'aspire à plus de liberté et tu le sais mieux que tout autre.

-Je le sais et c'est pour ça que j'ai accepté de venir ici. Si tu veux ouvrir un commerce, vas y, j'y consens.

Tovap rendit son regard à son épouse.
-Quand à ce qui est bon pour le clan, seul les dieux peuvent en décider.

A l'énoncer de ses paroles,le regard de Senatig s'illumina soudainement.

-Tu...tu d'accord pour le commerce,vraiment!S'exclama-t-elle surprise.

Elle se jeta à son cou et l'embrassa,trop heureuse d'entendre ça.

-Je t'aime Tovap.